Monday, May 7, 2012

Obtenir un ebook gratuit La Haine de la démocratie

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La Haine de la démocratie

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La Haine de la démocratie

Détails sur le produit

Broché: 112 pages

Editeur : La Fabrique (22 septembre 2005)

Collection : LA FABRIQUE

Langue : Français

ISBN-10: 2913372481

ISBN-13: 978-2913372481

Dimensions du produit:

13 x 0,8 x 20 cm

Moyenne des commentaires client :

3.6 étoiles sur 5

6 commentaires client

Classement des meilleures ventes d'Amazon:

81.179 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)

Un livre qu'il ne faut pas laisser de côté si l'on cherche à comprendre ce qu'est et ce que vaut la démocratie, comment elle est vue et ressentie et où elle peut nous mener. Rancière est un philosophe hétérodoxe de premier plan, honnête et penseur de premier ordre. A ne pas manquer...

Ouvrage de référence sur la démocratie qui réagit a des propos de figure philosophique confondant l'égalité en droit avec l'égalitarisme. Ranciere revient sur la spécificité du régime démocratique

«La haine de la démocratie » prend le contrepied d'une idée fort ancienne et fort répandue : le pouvoir revient de droit à tous ceux qui y sont destinés par leur naissance ou appelés par leur compétence. Peu ou prou, chacun à notre manière, nous cédons à ce chant des sirènes de la compétence, du charisme et, plus souvent qu'à notre tour, nous nous plaignons du peuple et de ses moeurs, des « sans-part » se prévalant de l'égalité. Il faut toute la rigueur, dans cette période troublée, d'un Jacques Rancière pour raison garder.L'auteur dans son oeuvre avance l'axiomatique de l'égalité des intelligences. Cette égalité n'est pour lui ni un constat empirique, ni un objectif. Il s'agit d'un présupposé qui fait figure de condition de toute action ou pensée émancipatrice et qui est reconnu dans le principe même de démocratie. En effet, « pas de service qui s'exécute, pas de savoir qui se transmette, pas d'autorité qui s'établisse sans que le maitre ait, si peu que ce soit, à prendre en considération cette égalité avec celui qu'il commande ou instruit. La société inégalitaire ne peut fonctionner que grâce à une multitude de relations égalitaires. C'est cette intrication de l'égalité dans l'inégalité que le scandale démocratique vient manifester pour en faire le pouvoir commun ». C'est pour cela qu'il est envisagé un titre à gouverner disjoint de toute analogie avec ceux qui ordonnent les relations sociales, disjoint de toute analogie entre la convention humaine et l'ordre de la nature (c. à d. un titre à gouverner distinct des relations parents-enfants, jeunes-vieux, chefs-subordonnés, biens nés-hommes de rien, forts-faibles, savants-ignorants). La démocratie veut donc dire un gouvernement fondé sur rien d'autre que l'absence de tout titre à gouverner écrit Jacques Rancière. Dès lors, les gouvernements se réclamant de la démocratie sont obligés de se figurer comme instance du commun de la communauté séparés de la seule logique des relations d'autorité.Jacques Rancière fait la distinction dans son travail entre la police et la politique. La première désigne l'ordre social existant, c'est-à -dire l'ensemble des moyens mis en oeuvre afin que se stabilise et perdure la distinction inégale des statuts et des richesses dans un corps social (les "parts"). La politique se dit des phases de contestation de la police. Elle intervient quand ceux qui ne sont pas comptés dans l'ordre social (les "sans-part") font, se prévalant de l'égalité, irruption sur la scène de l'histoire. La politique veut dire quelque chose qui s'ajoute à tous les autres pouvoirs qui tentent d'imposer leur leadership dans la communauté humaine. La politique n'existe que s'il y a un titre supplémentaire à ceux qui fonctionnent dans l'ordinaire des relations sociales. Politique et égalité sont pour l'auteur une même chose. Dans nos sociétés inégalitaires bien évidemment il n'y a pas un gouvernement intégralement démocratique. Le système parlementaire est une forme mixte entre représentation et démocratie. La représentation permet à l'élite d'exercer, au nom du peuple, le pouvoir qu'elle est obligée de lui reconnaître. L'élection n'est pas toujours la voix du peuple, elle peut être dans ce cadre l'expression d'un consentement demandé par les élites. Les luttes démocratiques s'opposent donc à cet état de fait et remettent sans cesse en cause l'oligarchie (politique) ; l'oligarchie quant à elle sans cesse reconquière les positions perdues (police). Il existe par conséquent une sphère publique de rencontre et de conflit entre ces deux logiques opposées : celle du gouvernement de n'importe qui, et celle du gouvernement des compétences sociales. La pratique spontanée de tout gouvernement oligarchique tend à rétrécir cette sphère publique, à en faire son affaire privée et pour cela à rejeter du côté de la vie privée les interventions et les lieux d'intervention des acteurs non étatiques. Jacques Rancière appelle para-politique cette dépolitisation des problèmes qui prétend abolir la dimension conflictuelle de la politique. Ainsi, en se déclarant aujourd'hui simples gestionnaires-experts des retombées locales de la nécessité historique mondiale nos gouvernements se débarrassent du peuple et de la démocratie ; en inventant des institutions supra étatiques qui ne sont comptables devant aucun peuple, ils dépolitisent les affaires politiques. Et lorsque la science des gens de pouvoir n'arrive pas à s'imposer c'est forcément en raison de l'ignorance et de l'attachement au passé. Les "sans-part" luttent naturellement pour une déprivatisation et pour l'élargissement de la sphère publique. L'élargissement a pour objectif de faire reconnaitre la qualité d'égaux et de sujets politiques à ceux que la pratique étatique rejette vers la vie privée des êtres inférieurs ; à faire reconnaitre le caractère public d'espaces et de relations qui sont laissés à la discrétion du pouvoir illimité de la richesse (comme l'affirmation du travail comme structure de la vie collective).Tout est donc affaire d'un équilibre jamais trouvé entre égalité et inégalité, entre illimitation capitaliste de la richesse et illimitation démocratique de la politique. La démocratie est la perturbation des relations que l'on conçoit le plus souvent comme naturelles. L'intensité de la vie démocratique avec son cortège de contestation permanente défie toujours l'autorité des pouvoirs publics, le savoir des experts patentés et le savoir-faire des demi-habiles. Ce qui fait dire à Jacques Rancière que la démocratie est le domaine de l'excès. Cet excès signifie la ruine du gouvernement, il est donc combattu pied à pied. Le remède consiste très souvent à rejeter les individus vers la sphère privée et les bonheurs de la propriété, de la consommation, des liens sociaux, etc. ... La lutte sur le terrain idéologique dans ce combat n'est pas moins âpre. Les antidémocrates d'aujourd'hui, pas sans quelques périlleuses gymnastiques intellectuelles, appellent ainsi démocratie ce que l'on appelait hier totalitarisme. Le péché originel de la démocratie n'est plus, à les entendre et comme cela lui a été autrefois reproché, son collectivisme mais bien au contraire son individualisme critique. Les droits de l'homme à ce titre sont dénoncés par eux comme droits de l'individu égoïste, égalitaire et libéré du corps collectif. Ce qui est défendu par les dénonciateurs de l'individualisme démocratique n'est pas naturellement la collectivité en général mais la collectivité des corps, des milieux qui sont assimilés au savoir et à l'expérience. Pour prendre un exemple du livre de Jacques Rancière, l'ennemi que l'école républicaine affronterait aujourd'hui ne serait pas la société inégale à laquelle elle devrait arracher l'élève mais l'élève lui-même comme représentant par excellence de l'homme démocratique, l'être immature, le jeune consommateur ivre d'égalité.Le soi-disant règne de l'homme égalitaire subsume toutes sortes de propriétés et de nombreuses identités. Aujourd'hui, on dénonce l'égoïsme de telle revendication corporative, de tel particularisme minoritaire, religieux ou ethnique ; demain, on appellera à l'unité nationale, à la guerre des civilisations ... « La haine de la démocratie » est un ouvrage précieux qui permet une vrai réflexion sur la démocratie, ses enjeux, sa dynamique.

Quel sinécure des écrivains pareils ! C'est à se demander s'ils n'écrivent pas pour leur seul nombril. Je ne mets pas qu'une étoile parce que le sujet mérite d'être traité, mais par d'autres plus compétents dans leur pédagogie, qui ont donc le souci de leurs lecteurs.

Tout est dit à la page 86; je cite : "...ces bonnes solutions [celles des gouvernants] se reconnaissent à ceci qu'elles n'ont pas à être choisies parce qu'elles découlent de la connaissance de l'état objectif des choses qui est affaire de savoir expert et non de choix populaire".Fin de partie...Nos sociétés "démocratiques" ne sont que des apparences. Dictées par des experts en démagogie/populisme, les idées diffusées sont les instruments d'un formatage (guidage) généralisé qui exclut de plus en plus l'esprit critique de l'individu. Le fonctionnement présent des régimes "démocratiques" n'est que l'organisation de la tuerie programmée de l'esprit humain.

Comment accorder du crédit à un auteur qui balaye dans une note méprisante l'ensemble du travail d'un intellectuel (Alain Finkielkraut, qu'il n'a pas lu de toute évidence, comme beaucoup) en laissant entendre que "ses oeuvres complètes" (p.34) se réduisent à une critique de l'individu contemporain hyperconsommateur ?!?!Comment prendre au sérieux un soi-disant philosophe qui, dès l'introduction de son petit livre, proclame qu'il n'a "rien à discuter" (p.8) avec ceux qui selon lui (et la démonstration laisse grandement à désirer) haïssent la démocratie ?Comment prendre au sérieux un auteur qui a une vision essentiellement binaire de tout phénomène ?J. Rancière utilise explicitement une cinquantaine de fois (en 106 pages !) les mots "deux" et "double" : double aspect, double effet, double ressort, double fond, double opération, double métamorphose, double domination, etc.Et quand il estime à "plusieurs" les explications d'une chose, il n'en voit en fait... que deux.Ce, sans compter les dualismes implicites !J. Rancière, parangon de l'universitaire hexagonal, est l'heureux prisonnier d'une appréhension essentiellement blanc/noir de tout. Il ne voit que son camp et L'AUTRE camp (dont il a terriblement besoin pour se sentir écrire).Rancière ou la haine du tiers...

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